A. Préambule
- Le diagnostic de la plupart des déformations rachidiennes de l’enfant repose sur un dépistage systématique.
- La scoliose est une déformation du rachis dans les trois plans de l’espace (frontal, sagittal et horizontal). Son diagnostic repose sur la mise en évidence de la gibbosité, pathognomonique de la scoliose structurale (vraie).
- La cyphose est une déformation dans le plan sagittal. Elle est souvent associée à une dystrophie rachidienne de croissance qui se révèle au moment de la période de l’adolescence par une déformation caractéristique et parfois des plaintes douloureuses.
B. Dépister : qui ?
- Dans plus de 80 % des cas, la scoliose est idiopathique et indolore. Le dépistage doit être réalisé de façon systématique à l’adolescence. La scoliose idiopathique concerne la fille dans 80 % des cas.
- Certaines pathologies constituent des facteurs de risque accrus. Le diagnostic est le plus souvent évident (scoliose neuromusculaire, scoliose malformative dite congénitale, scoliose dystrophique de la neurofibromatose ou de la maladie de Marfan).
C. Dépister : pourquoi ?
- La scoliose, risque de s’aggraver d’autant plus que la croissance staturale est rapide. Le risque est donc maximum en période pubertaire.
- Une scoliose d’amplitude élevée (> 30°) peut se compliquer de douleurs précoces à l’âge adulte, de troubles respiratoires (diminution de la capacité vitale et du VEMS) et de troubles psychologiques liés à la « mal tolérance » d’un aspect dysmorphique.
- L’objectif du dépistage est alors de permettre la mise en œuvre d’un traitement précoce afin de stabiliser la courbure et de conduire l’adolescent à la maturité pubertaire avec une déformation rachidienne de la plus faible amplitude possible.
- Avant de conclure au caractère anorganique des douleurs rachidiennes de l’enfant il faut rechercher une raideur rachidienne qui pourra révéler une infection (spondylodiscite) ou une tumeur (osseuse ou intracanalaire).
D. Dépister la scoliose : comment ?
1. Principes
- La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale visible dans un plan frontal (Fig. 6).

Elle n’a aucune douleur, mais la probabilité que sa scoliose s’aggrave à l’âge adulte est très importante. L’angle de Cobb est déterminé par les 2 lignes parallèles aux plateaux vertébraux les plus inclinés par rapport à l’horizontale (ici T7 – T12 = 65°).
- Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’une lordoscoliose. La cyphoscoliose est une entité exceptionnelle en rapport avec des déformations de forte amplitude ou associées à une pathologie osseuse.
- L’enfant est examiné en position debout de face, de profi l, de dos et en antéfl exion.
- Dans le plan horizontal, il y a toujours rotation des vertèbres autour de leur axe vertical (Fig. 7A). C’est cette rotation qui se traduit cliniquement par la gibbosité (Fig. 7B).